Dans sa chambre d’enfant, un homme joue à tuer des morts vivants sur son ordinateur. Comme il se trouve plutôt bon à cela et marrant dans la vie, il a installé une caméra pour savoir si le monde est d’accord avec l’opinion qu’il a de lui-même. La webcam le filme cerné entre trois murs. Le quatrième il l’a fait sauter pour que le monde entier, lui même derrière son ordinateur, puisse le regarder jouer.
Il se fait appeler Lib3rty et chaque jour, il explique comment être fort pour assassiner des gens pour du faux. Il se déguise, fait des blagues, des moqueries et des chansons pour maintenir tout son public dans sa chambre de longues parties nocturnes durant. Le jour, il est employé quelque part pour que la mère qui l’héberge encore considère qu’il mérite de blanchir tranquillement ses nuits sur des jeux plein de meurtres.

Son public lointain lui permet de jouer pour oublier qu’il joue seul depuis longtemps et de considérer aussi, mis en philanthropie, qu’il agit en bienfaiteur pour l’apprentissage et le divertissement de sa communauté. Pendant ses séances de jeu, Lib3rty, soucieux de garantir des parties de qualités constantes, appelle son audience à ne plus être seulement public mais collaborateur investi de son projet, acteur à part entière de l’aventure dans laquelle il se laisse emmener… Bref, Lib3rty leur fait un appel au don.
Le diable se cachant dans les détails, les spectateurs contribuent ainsi à l’achat d’un nouvel ordinateur, d’un troisième écran ou d’un fauteuil mieux rembourré pour que Lib3rty améliore son score, leur transmette son savoir faire dans les meilleures des conditions possibles tout en continuant de les divertir. Le nom du donateur le plus généreux est écrit en or clignotant sur l’écran et Lib3rty fort bien assis sur son gros fauteuil contemple et  domine un tout petit monde en idéal. […]

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